3Violon

Team familial

Finale Suisse GPM, Davos

Jules et Anna, tous deux qualifié pour la finale Suisse, pour la première fois. Agendé cette année à Davos, ils iraient pour la première fois dans le sublissime canton des Grisons et pour la première fois à l’hôtel. Tonton, galvanisé par les prouesses de sa nièce lors de sa qualification aux Diablerets, serait du voyage dans l’espoir d’assister au sacre National. Mais, on le sait et cela se confirma, en sport, aucuns résultats, aucun potentiel, aucune suprématie temporaire, ne garantit la suite.

Rien n’est gagné d’avance et il faut bien des éléments pour pouvoir ajouter des lignes à un palmarès. Bien sûr, au vu de sa domination sur terre Suisse et Chablaisienne tout au long de l’hiver, devant les filles et les garçons, même plus âgés, Anna pouvait prétendre aux honneurs. Même Romande.

Quant à Jules, compte tenu de ses qualités mais de son manque d’engagement, une place dans les 15 serait bien. Se rendre à Davos, c’était bien plus qu’une finale Nationale. C’était beau, d’avoir un frère et une sœur qualifié pour une finale ensemble. C’était l’occasion d’un détour dans nos origines Suisse- Allemande, dans le village de « Mumi », voir la maison familiale, prendre le temps d’ une pause à la Bäckerei (boulangerie-pâtisserie) faire le plein de spécialités.

L’occasion d’un séjour à l’hôtel et découvrir le domaine de « Parsenn », sur lequel nous avons skié un jour entier, en repérage, à la veille des compétitions. En partie dans la poudreuse tombée durant la nuit, dans laquelle Anna chuta, et aussi une mémorable descente depuis le « Weissfluhgipfel » situé à 2844m, jusqu’à Schifer et ses 1562m, un beau dénivelé, une belle longueur, une piste somptueuse, partant d’un sommet raide et se terminant en lacets dans la forêt. Grandiose descente en tous points. Tout comme le retour du Weissfluhjoch à Davos Dorf. Piscine, sauna et cérémonie d’ouverture ont ponctué cette première journée.

Anna s’est retrouvée le soir avec des poches de glace pour atténuer des bleus à la cheville et sur les tibias, résultats de sa chute matinale… Le lendemain Tonton lui porta ses chaussures de ski depuis l’hôtel, sur le chemin qui mène à l’arrêt de bus, puis dans le train à crémaillère jusqu’au sommet de Parsenn, pour lui éviter la douleur des tibias sur la coque à chaque pas.

Elle était forte, ne se plaignait pas et skiait bien en dépit de cela. Elle était capable de bien figurer et même de gagner, malgré cela, du moins le pensais-je, le pensait-elle peut-être aussi. Samedi, en géant, Anna termina à un modeste 10ème rang, meilleure Romande, mais décevant, très décevant pour le ski qu’elle était capable de faire.

Jules 32ème avec un temps convenable et surtout de belles attitudes, juste trop passif. Malgré toutes les attentions pour hâter la guérison des bleus Anna, ne pourrait pas être totalement remise pour le combi race du dimanche. Lors du combi race, Anna en dépit des bleus, skiant admirablement, obtient un très bon temps et un rang digne de ce qu’elle sait faire. Toutefois, dans sa fougue, hésita et manqua une porte. Pour la première fois, elle expérimenta la disqualification. Jules, souhaitant atténuer la déception familiale et obtenir un meilleur rang, réalisa une belle manche. Il termine 24ème Suisse et 2ème Romand.

Nous allions toutefois assister, bredouille, à cette remise des prix qui clôturait la finale, sur la place du Seeli, quand le nom déformé d’ « Anne-marie Vidon de Glande » fût prononcé, suivi de son numéro de dossard. Elle enfourcha les barrières pour se rendre devant le public, ne sachant pas pourquoi. Là, devant elle se trouvait le grand, le beau, le superbe et joyeux « Carnelli », peluche vivante en forme de côte de bœuf, emblème de la Viande Suisse et accessoirement sponsor du Grand Prix Migros.

Elle était désignée, parmi les 800 finalistes, comme la plus malchanceuse de cette finale et recevait, comme lot de consolation, de ses mains, un petit« Carnelli » en peluche. Anna, les yeux émerveillés, accueillit ce présent de ses deux bras, serrant fort contre elle ce beau compagnon gagné à Davos, en finale Suisse. Dans son cœur de petite fille, cette peluche, cette trace de sa disqualification, ce « Carnelli » la rendait plus heureuse que n’importe quel podium et elle n’aurait pas voulu l’échanger contre toutes les médailles réunies ce jour-là.

C’est ce qu’il restera de Davos 2011.

 

Au Suivant Poste

Précedent Poste

Poster un Commentaire


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

© 2024 3Violon

Thème par Anders Norén