Coupures presse
Terrible. C’est le mot, s’il fallait n’en choisir qu’un pour le résumer !
Déjà, comme depuis plusieurs années, Anna s’est retrouvée à devoir lancer sa saison en slalom, une discipline qu’elle pratique peu, mais qu’elle commençait à aimer et dans laquelle elle se sent bien mieux. La réalité de ce CHT Suisse a montré que c’était vraiment insuffisant. Tout du moins dans des conditions de piste « world cup », à savoir, une piste arrosée à grandes eaux, version lance de pompier, injectée pour avoir une surface de glace sous les skis. Equitable, mais Anna n’était clairement pas prête pour ça.
94 filles au départ, 29 à l’arrivée
Pas bon pour la confiance quand dès la reconnaissance tu as du mal à tenir debout…Pas bon pour la confiance de lancer la saison ainsi, mais Anna en a vu d’autres et sa piètre performance à Diavolezza ( une manche en bas à presque 14 secondes, avec 2 pit stop… et 2 sorties de piste après 3 et 4 portes) n’a pas terni son sourire affiché tout au long du séjour en Engadine.
On retiendra 4 jours magnifiques : météo splendide, retour à St-Moritz après la belle finale GP Migros 2016, une halte skate près des racines familiales Suisse-Allemande, quelques pistes en géant, de bons repas et un séjour complice entre filles.
Ce cru est tout particulier, puisque Anna s’y est rendue en solitaire. En 10 ans, le troupeau des volontaires est passé de 4-5 à 1 !
En mode athlète, écouteurs dans les oreilles, Anna est partie à l’assaut de 2000m de dénivelé au départ de St-Etienne vers 7h du matin, après avoir fait le plein de sucré/salé à la boulangerie d’Isola 2000 où Anna a ses habitudes, été comme hiver.
L’Ascension, face aux pistes d’Auron, s’est déroulée sans encombres, en avalant environ 900m de dénivelé à l’heure, elle s’est rapidement retrouvée dans les parois rocheuses sous le Ténibre, où, tel un chamois, elle a fait le plein de Génépi. Seule et sans réseau, elle a connu une petite montée d’adrénaline sur le chemin du retour où elle s’est « un peu perdue » et qui l’a obligé à « escalader la montagne ». Baignade vivifiante au lac de Fer, seule. Descente en courant.
Ce run en montagne, à l’assaut des sommets et du génépi, à près de 3000m, dans les falaises, toute seule, renforce encore son caractère et révèle son émancipation grandissante depuis quelques mois…
C’est le rôle qu’a tenu Pierre ces 5 dernières années, cumulant son job à 100% à celui de coach bénévole du team 3Violon. Sans répit, enchaînant les 2 fonctions, il a consacré tous ses jours de congé, toutes ses vacances, toute son énergie et donné tout son savoir, toute son expérience à ses enfants, au team 3V. Parfois même en H24.
A les coacher sur le tapis d’Interlaken, au ski sur herbe à St-Cergue, n’hésitant pas à mouiller le maillot en testant les nouvelles glisses, en les accompagnant dans ces nouveaux outils et réfléchir à la meilleure stratégie pour en tirer profit sur la neige. Pour peaufiner leur technique. Après 48h en 4 jours, se lever à 3h du mat, rouler jusqu’à Saas-fee, marcher 1km avec le matos et la botte de piquets pour rallier le glacier à 3000m, tracer, filmer, faire les corrections, détracer, remonter la botte de piquets, redescendre du glacier, faire les skis, visionner la vidéo et recommencer le lendemain. Après 2-3 jours sur les skis, retour maison et le lendemain au travail « standard ». Comme ça, pendant 4 ans. Si ce n’était pas sur les skis, c’était des heures à peaufiner les semelles ou les carres des skis. Ou à choisir le bon matériel. Ou les coacher dans une activité physique. Toujours à vouloir faire plus et mieux pour ses enfants. Bien sûr il avait les compétences, l’expérience et l’envie pour le faire et le faire bien. Il n’empêche que peu l’ont fait, le font ou le feront. L’investissement et l’intensité de l’implication était énorme, totale. Les jours de courses, quand les parents-spectateurs sont au café, Pierre est sur la reconnaissance, veille sur les skis, contrôle le réglage des fixations, gère le timing et les humeurs de sa fille. Sa fille et son bolide, 2 en 1. Les courses et les résultats ne sont pas vécues de la même manière que lorsque l’on pose son enfant en structure officielle avec une liasse de billets de 1000.-. Tout est décuplé et si cela était utile il continuerait, si c’était à refaire, il recommencerait. N’empêche, il a donné. Tellement donné que le corps a dit stop. D’abord avec une infection du sang en 2019, puis une réminiscence de mononucléose ce printemps.
L’occasion de s’éloigner (un peu) et de reconsidérer la situation. Avant cela, il a mené Jules au maximum de ses possibilités, Anna dans les meilleures dispositions pour poursuivre son parcours et laissé Karl libre de préférer le ski de loisir à la compétition tout en peaufinant sa technique.
Anna n’avait foulé le sol Italien que le long de la frontière Française, à plus de 2000m d’altitude, en été, lors de mémorables périples en montagne avec son grand-père dans son cher Mercantour.
2 Super G programmés à Pila, dans le Val d’Aoste étaient l’occasion d’y aller par la route. Détour par les Saisies pour un slalom géant, puis direction le tunnel du Mont-blanc et un hôtel chaleureux pour passer la nuit.
L’occasion était belle pour admirer les bâtisses en pierre du Val d’Aoste et savourer les spécialités culinaires Italiennes.
Bilan sportif: un géant sur piste plate avec un classement convenable (7ème au scratch/2ème U18, 3ème perf de l’hiver), une sortie de piste sans gravité (dûe à une tentative de ligne trop directe…) et une nouvelle expérience en vitesse…Suite dès la fin de semaine, avec 6 courses au programme.